Il faut bien l’avouer, la motivation de nos athlètes est cruellement mise à défaut ces dernières semaines. Certes, circonstances atténuantes, nos athlètes ont bien du mal, avec leurs entraîneurs, de se projeter dans un avenir à court et moyen terme et de se fixer des objectifs, au regard du peu de solutions et de compétitions proposées.

Les athlètes professionnels et ceux/celles qui ont le bonheur de se trouver sur des listes ministérielles parce qu’ils sont en équipe de France, ou qu’ils ont un avenir prometteur dans notre discipline sportive peuvent participer à des rares compétitions. Pour eux, la porte des championnats de France en salle, à Miramas le week-end du 19 au 21 février, leur sera ouverte.

Bien sûr des règles précises liées à la situation sanitaire sont exigées à l’entrée des stades et salles où  officiels, athlètes et entraîneurs sont autorisés à se présenter. Mais il faut reconnaître que quelquefois la situation de ces athlètes est peu enviable.

Je prends l’exemple du junior Ellis Batifol du club de Bagnols Marcoule Athlétisme (Gard) entraîné depuis un peu plus de trois ans par Raymond Baudour. Seul marcheur dans son club, il doit se motiver jour après jour (un seul jour de repos par semaine) pour suivre le programme imposé. Il fallait bien aussi, pour cet athlète, réaliser quelques performances en compétition pour casser la monotonie de l’entraînement. Il s’est donc déplacé à Perpignan, où seul, il a pris le départ du 5000m piste le 23 janvier pour établir un record personnel à 22’13’’54. Puis le 7 février, il s’est engagé sur le 5000m salle de Miramas où, une fois de plus, seul, il a amélioré son chrono en 21’57’’41 (N3).

Vivement cette « grande » compétition qui prendra le nom de championnat de France à Miramas pour que ce marcheur trouve enfin une certaine concurrence. Il y aura peu d’élu.e.s pour ce championnat dont beaucoup d’entraîneurs regrettent amèrement la mise sur la touche de bon nombre d’athlètes ne disposant pas du sésame « athlètes listés ».

Pour nos licenciés qui ne peuvent pas avoir cet objectif national, l’horizon est bien sombre d’autant plus que le couvre-feu à 18h00 est venu considérablement noircir le tableau. Il sera vraiment compliqué de remotiver cette jeunesse et seuls les plus forts, les plus accrocs s’en sortiront.