Marcel Maïs était particulièrement attaché à notre discipline sportive et il s’est donné sans compter, avec la plus grande des passions, avec le plus grand des engagements pour son club le Stadoceste Tarbais Athlétisme ainsi que pour diverses instances sportives où il a assuré des fonctions importantes au sein des bureaux et comités directeurs.

Natif d’Andrest, il a découvert le sport tardivement, lors de son service militaire, où il remporte ses premières courses, précisément lors des cross. Athlète à l’UATarbes, spécialiste du 5 000m et du cross, d’ailleurs champion de Bigorre et des Comminges en 1952,champion régional sur l’hippodrome de la Cépière à Toulouse en 1954, son entraînement consistait, notamment, à courir entre sa ville d'Andrest et l’arsenal de Tarbes où il a fait carrière pour en terminer cadre au moment de sa retraite.

En 1962, la ville de Tarbes souhaite regrouper autour du rugby, un grand club omnisports qui rassemblerait les activités sportives de la cité, sous sa bannière. C'est ainsi que la section athlétisme du Stadoceste tarbais fut créée. Affilié à la FFA le 29 octobre 1962, Marcel Maïs est l’un des artisans, l’un des dirigeants de ce nouveau club où il assurait la fonction de secrétaire général alors que le premier Président fut Guy de Tournemine.

Des générations d’athlètes sont passées sous les couleurs de ce club et Monsieur Maïs se montrait très paternaliste envers ces jeunes. Les stages d’oxygénation sur la propriété de la famille Maïs à la Séoube sont bien vivaces pour beaucoup d’entre nous. Les premiers voyages à Huesca en 1973 et à Altenkirchen en 1974 pour les rencontres athlétiques avec les villes jumelles resteront ancrés en notre mémoire. Son investissement technique, son étude précise des textes lui permettront d’évoluer dans notre milieu avec les plus hautes qualifications : entraîneur national, juge arbitre fédéral, chef chronométreur fédéral.

Il a entraîné dans sa passion toute sa famille, Madame Maïs ayant occupé régulièrement la fonction de secrétaire lors des compétitions sur le stade Maurice Trélut. Avec sa tribu, il parcourait le monde pour participer, en spectateurs avisés, aux Jeux olympiques : Munich en 1972, Montréal en 1976, Moscou en 1980.

Il est à la création du Lourdes-Tarbes, course populaire locale, avec Norbert Dargelès en 1982 dont la première arrivée se positionnait rue Brauhauban. Puis la halle Marcadieu et le stade Maurice Trélut  furent préférés pour permettre aux athlètes un meilleur cadre. En 1993, pas moins de 2 051 athlètes furent classés. En 2007, à 78 ans, lui qui n’avait pas connu l’informatique et dont les inscriptions au Lourdes-Tarbes se faisaient encore à la main, a souhaité prendre du recul à l’issue des 26 premières courses.

Monsieur Maïs brillait par ses compétences et les instances sportives furent nombreuses à le solliciter : membre du comité directeur de la ligue régionale d’athlétisme en 1972, il en sera le vice-président ; président du Stado tarbais Athlétisme; président pendant plusieurs mandats du comité départemental d’athlétisme à partir de 1992; membre du Comité Départemental Olympique et Sportif; membre de l’Office Municipal des Sports de la ville de Tarbes, son avis et son analyse de toutes les situations étaient toujours particulièrement recherchés.

Médaille de platine de la FFA en 2006, médaille de platine de la Fédération de la Jeunesse et Sports et de la Culture et bien d’autres titres de reconnaissance sont venus récompenser son implication sur plus de 60 ans pour l’athlétisme.

Le 27 février 2016, lors de l’assemblée générale du Stado Tarbais Athlétisme, Marcel Maïs avait clôturé son rapport moral en ces termes :

« …Aujourd’hui, pour votre Président, le moment est venu de laisser maîtriser les commandes du club par les dirigeants et animateurs qui ont fait progresser le Stado cru 2016.

Dans l’universalité d’une action, chaque début engendre toujours une fin aussi, laissez-moi profiter de tous vos progrès, je serai toujours au bord de la piste pour vous encourager. »

Marcel Maïs a été le président qui a assuré, le plus longtemps, la plus haute fonction au sein du club. C’est avec une émotion non feinte que notre président avait décidé de prendre du recul et laisser le club échapper à son emprise. Désormais, à 86 ans, Marcel Maïs sera « toujours au bord de la piste pour nous encourager» et voir évoluer le club d’athlétisme sous une nouvelle présidence.

Marcel Maïs laissera une empreinte durable et aura été un exemple de rigueur, quelquefois à l’excès, de compétences dans notre discipline, d’humanité envers certains des athlètes qui se sont trouvés quelquefois au bord du chemin.

Pour des générations de dirigeants, d’entraîneurs, d’athlètes, le départ de Monsieur Maïs nous accable et sa silhouette nous accompagnera, nous guidera sur la piste du stade Maurice Trélut.  

 Marcel Maïs en 1954