Aurait-il imaginé pour son premier championnat de France réaliser une telle performance ?

Vincent souhaitait tout simplement franchir la ligne d’arrivée au terme des 24 heures de marche grand fond et il l’a fait avec 154,198km au compteur. Alors certes, cela a été compliqué, particulièrement compliqué, dans les dernières heures et les accompagnateurs ont bien ressenti une certaine détresse quand le marcheur ne pouvait constater, au bout de 18 heures de compétition, que le corps ne suivait plus.

Samedi 5 mars 13h00, il pleut sur Bourges. C’est sûr, les conditions météo ne seront guère favorables pour les forçats de la marche. 70 femmes et hommes sont au départ pour 24 heures de marche. Vincent n’a que peu d’expérience. En 2016, parce qu’il faut bien commencer, il a réalisé une épreuve sur deux fois 6 heures avec 12 heures de récupération et quelques mois plus tard une marche sur 12 heures avec 84 kilomètres à l’arrivée.

Vincent, dès les premiers tours du circuit de 2.668km, se rassure. Son équipe le soutient à chaque passage, lui proposant boisson et alimentation pour se ressourcer. Les heures défilent et Vincent se comporte remarquablement. Certes, la vitesse commence à diminuer, passant de 8.5km/h à 7.8 km/h et son classement varie de la 16^e à la 18^e place sur les 62 hommes engagés. La nuit est difficile, le vent a chassé les nuages mais le froid s’installe. Il n’y a qu’un Suédois pour continuer à marcher en short et en maillot sans manche ! Pour tous les autres, une deuxième couche vestimentaire est obligatoire.

Vincent est serein lorsqu’il franchit la barrière des 12 heures en affichant 91km, soit 7 km de mieux par rapport à 2016. Pas d’ennui physique, pas de souci gastrique, il marche. Les 100km seront parcourus en moins de 13h11 alors que certains concurrents font preuve de réelles difficultés. Bien sûr, les ténors sont loin devant et la barrière des 190 kilomètres en 24 heures sera sûrement atteinte par le futur champion de France.

Les premières difficultés seront rencontrées au lever du jour. Vincent a mal partout. Il lui est difficile de s’alimenter, les muscles le tiraillent. Il faut donc masser, soulager, motiver, accompagner le marcheur. La moyenne chute considérablement mais Vincent avance. Le vent et le froid, éléments perturbateurs, se liguent contre les athlètes alors que déjà certains marcheurs, dont des champions, ont rendu leur dossard.

Avec une grande volonté tout au long de la matinée du dimanche, sous une pluie une fois de plus soutenue, Vincent terminera son 24 heures, très marqué par l’effort demandé, à la 19^e place en parcourant 154.198km. Une performance classante de niveau D5. Un effort bien mal « payé » malgré ce résultat que nous qualifierons de particulièrement honnête. Mais Vincent a beaucoup appris lors de ce premier championnat et il ne fait nul doute que sa progression, sur d’autres épreuves de ce type, est assurée.

Le champion de France hommes a parcouru 192km et la championne de France 166km.

Chrystel, Evelyne et Raymond ont uni leurs forces pour accompagner Vincent sur ce circuit. Une belle expérience pour les deux premières et un retour aux sources pour le troisième. Tout le monde repartira, un jour prochain, pour permettre à Vincent d’aller encore un peu plus loin dans ses rêves.