Dès septembre de l’année passée, je t’avais adressé, René, des mots d’encouragement par l’intermédiaire du site web du club pour que tu puisses réagir, t’accrocher, lutter face à La maladie.

 Certes, tu avais déjà inquiété tes ami(e)s marcheurs, l’hiver dernier, avec ton problème cardiaque. Avais-tu trop donné lors de certaines épreuves de marche que tu affectionnais particulièrement ? Il est vrai que nous, sportifs, sommes peu enclins aux inquiétudes de nos proches et ce ne sont pas tes 80 ans qui pouvaient être un frein à ta passion. Cette alerte avait été finalement bien négociée par ta volonté.

Mais voilà qu’au retour d’un entraînement l’été dernier, le mal a pris une autre forme, bien plus sournoise. La fatigue a rapidement pris le dessus sur l’athlète que tu étais. Tu avais même été réceptif à nos encouragements et tu avais apprécié notre visite avec Babeth. Ce jour-là, j’ai retrouvé le sportif plein d’allant, le camarade de club qui est attentif aux nouvelles des marcheurs et marcheuses du groupe, l’homme sensible, posé, fidèle.

La lutte, comme souvent, a été bien trop inégale. Tu as soufflé ta 81^e bougie ce 3 janvier mais tu devais savoir que c’était la dernière de ta belle vie et mes vœux de santé pour la nouvelle année n’ont pas reçu l’écho que j’aurai souhaité. La maladie te « rongeait » et tu en avais pleinement conscience.

Je sais que ces derniers jours ont été pénibles pour toi et tes proches. Tu résistes encore, à l'heure où j'écris ces mots, sur ton lit à la clinique. Pour combien de temps encore ? Tu ne souffres plus et la ligne d’arrivée est toute proche. Franchis-la, René, quand tu estimeras qu’il est temps de le faire, la tête haute avec le sourire.

Nous regretterons l’homme, sa simplicité et sa fidélité. Nous regretterons l’officiel, le juge régional de marche que tu étais. Nous regretterons le marcheur, le sportif et nous aurons plaisir à boire une bière, à ta mémoire, lors de la prochaine participation des marcheurs et des marcheuses à Balmarche (photo 2014).

« J’avais un camarade

De meilleur il n’en est pas

Dans la paix et dans la guerre

Nous allions comme des frères

Marchant d’un même pas »